À propos de la parabole des talents (Mt 25, 14-30), méditation proposée par Marie-Noëlle ADAM
En lisant cette parabole, j’ai été marquée par ces deux sentiments : la confiance (il leur confia… tu m’as confié…) des uns, et la peur de l’autre. Sans doute parce que comme beaucoup, je suis souvent partagée entre ces deux sentiments ces derniers temps, face aux attentats, face à la crise sanitaire et économique, face aux changements climatiques…
La peur, elle me rabougrit, me rétrécit, m’empêche d’entreprendre, d’aller vers les autres, d’aimer. Elle anéantit tout, c’est un poison du cœur à l’origine de l’égoïsme (la peur de perdre, de manquer) et du racisme (la peur de l’autre). Je garde à l’abri ce que j’ai, j’enfouis mon talent dans la terre, je ne détruis rien directement, c’est vrai, mais je ne construis rien non plus.
La confiance, elle, nous donne des ailes, nous permet de nous réaliser, de créer, d’aller vers les autres, d’aimer.
Je retiens la phrase dite par ma fille avec un immense sourire, après 2 séances dans son nouveau club équestre : « On sent que la monitrice, elle nous fait confiance ! » Elle s’y épanouit, prend des initiatives et des responsabilités, donne des coups de main, aide les plus jeunes (ce qui n’était pas le cas dans son précédent club). Dans ce club où elle a reçu la confiance, elle fait fructifier ses talents.
Je pense à un chant que j’aime beaucoup : « N’aie pas peur », que nous avions choisi pour le baptême d’un de nos enfants, alors qu’on m’avait dit que c’était plutôt un chant de funérailles. Mais je voulais que mon enfant soit guidé dans sa vie par l’amour et pas par la peur. J’aime me redire et chanter « Il a posé sur toi son regard, un regard plein de tendresse. Il a posé sur toi son regard, un regard long de promesse. » Dieu m’aime et me fait confiance. Le savoir me donne des ailes. Avec sa confiance, je suis prête à faire fructifier mes talents, à agir avec d’autres pour un monde fraternel.
N’AIE PAS PEUR,
LAISSE-TOI REGARDER PAR LE CHRIST ;
LAISSE-TOI REGARDER, CAR IL T’AIME.
1 Il a posé sur moi son regard, Un regard plein de tendresse. Il a posé sur moi son regard, Un regard long de promesse. 2 Il a posé sur moi son regard, Et m’a dit « Viens et suis-moi ». Il a posé sur moi son regard, Et m’a dit « Viens, ne crains pas ». | 3 Il a posé sur moi son regard, Et ses yeux en disaient long. Il a posé sur moi son regard, C’était celui du pardon. 4 Il a posé sur moi son regard, Alors j’ai vu qu’il pleurait. Il a posé sur moi son regard, Alors j’ai su qu’il m’aimait. |