Homélie pour la Fête du Christ Roi de l’univers, année A

Homélie à propos de l’évangile selon saint Matthieu 25, 31-46, par l’Abbé Roger Tshimanga.

En cette période de l’année, la tentation serait de regarder dans le rétroviseur. Contemplons plutôt celui qui est devant nous, le Christ Jésus.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui la scène est grandiose. Jésus, dans sa fonction royale, est assis sur un trône entouré de tous les anges. Devant lui, comme dans un immense tableau, sont rassemblées « toutes les nations ».

Tous sont là : chrétiens et non chrétiens, croyants et non croyants. Une seule chose les différencie : la façon dont chacun d’eux a traité le Fils de l’homme présent dans chaque pauvre. Le juge se présente comme quelqu’un qui avait soif et faim, quelqu’un qui était nu, étranger – aujourd’hui où on parle de l’immigration et du terrorisme–, malade (de la covid-19), prisonnier. « J’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif et vous m’avez donné à boire…. »

Le dialogue entre le roi et ses interlocuteurs des deux groupes met l’accent sur cet aspect déconcertant :  le juge glorieux de la fin des temps, que tous reconnaissent comme le ‘’Seigneur’’, a le visage du clochard qui mendiait au coin de la rue, du vieillard abandonné dans un service pour malades chroniques, de l’étranger qui frappait à notre porte, et ainsi de suite.

Chacun de nous pourrait compléter cette liste, rien qu’en indiquant les rencontres qu’il a faites au cours d’une de ses journées. La répétition monotone retrouve les six situations de pauvreté (on la retrouve 4 fois dans ces quelques versets), avec la liste correspondante des gestes accomplis ou refusés, est probablement destinée à indiquer la répétition fréquente de ces situations dans la vie de tous les jours. Cet Évangile vient nous dire que la confrontation décisive entre l’homme et Dieu (décisive parce que c’est là-dessus que nous serons jugés pour l’éternité) ne se situe pas au niveau des gestes héroïques ou des faits extraordinaires, mais dans les rencontres de notre vie de tous les jours, dans la main que nous  tendons à celui qui est dans le besoin, en donnant à manger à celles et ceux qui ont faim, à boire à celles et ceux qui ont soif, en accueillant et en protégeant celles et ceux qui sont abandonnés.

L’identification de Jésus aux pauvres qu’il appelle ses frères et ses sœurs ne dépend pas des qualités morales ou spirituelles ce ceux-ci : Jésus ne s’identifie pas seulement avec les pauvres bons et honnêtes. C’est une identité objective, les pauvres représentent le Seigneur comme dit saint Vincent de Paul « les pauvres sont nos seigneurs et nos maîtres », petits et faibles.

Du reste, Jésus aussi s’est fait pauvre et faible.  Amen

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