Homélie pour le 32e dimanche du Temps ordinaire – Année A

Évangile selon saint Matthieu 25, 1-13

Dix jeunes filles

          Ne sommes-nous pas tous, un peu dans un monde d’aujourd’hui, embarqués dans le train de la vie, sans nous préoccuper de la destination. « Nous ne sommes pas immortels ! » criait une personne atteinte du Sida, rappelant une évidence qu’un aveuglement nous porte à oublier.

L’Église nous invite à être des sages, mais des sages qui essaient de se poser les vraies questions, les questions fondamentales et essentielles : Où allons-nous ? Quel sens a la vie ? Qu’est-ce qui compte avant tout ? Quelle est la fin de l’homme ?

Ce qui nous évitera de nous retrouver dans le peloton des vierges folles.

         Peut-être que la vraie sagesse, c’est de ne jamais oublier que cette vie que nous voyons, ce n’est pas vraiment la vie, c’est un voyage inexorable vers la mort. Nous mourons dans l’inconscience de notre mort, drogués par les cocktails de calmants, bientôt euthanasiés en douceur. Mais nous vivons surtout drogués, par les faux espoirs que la mort n’existe pas pour nous, qu’au plus, elle n’existe que pour les autres. Et pourtant, nous butons sur la mort à tout instant.

          Les catastrophes se suivent et amènent leur cortège de victimes. Elle viendra brutalement sans prévenir poliment, sans faire-part ni invitation, à l’improviste, au milieu de la nuit. Elle sera toujours une surprise. Elle viendra toujours plus tôt que prévue. Elle sera à l’heure, à son heure de Dieu. Oui comme dit l’Évangile d’aujourd’hui : «  vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Mais la mort, c’est la Noce. Il ne faut pas que nous soyons abattus comme celles et ceux qui n’ont pas d’espérance. C’est vrai que la mort reste une grande inconnue pour celles et ceux qui ne croient pas que l’amour est l’explication de l’existence et de la fin de l’homme.

          La mort, c’est l’entrée dans les noces éternelles. Cette parabole nous livre bien la clef du sens de la vie terrestre : au jour de notre baptême, nous avons été fiancés au Christ, au Fils de Dieu. Ce jour-là un cierge nous a été confié, signe de cette lumière de la foi qui a été déposée en nos cœurs. Et la vie ensuite est le temps de l’attente. Attente heureusement supportable parce qu’à chaque Eucharistie l’époux vient mystérieusement nous assurer et nous nourrir de sa présence.

             Le magnifique projet de Dieu est que les hommes deviennent amour comme lui-même est Amour. Vous savez avec quelle joie on aime dire à ses amis : Dans quelques jours, je serai de noces, j’irai à la noce d’un ami, et surtout : Je célébrerai mes noces. C’est que nous sommes faits pour la noce. Nous sommes programmés pour la noce, pour les noces éternelles. Parce que l’époux viendra comme un voleur, le chrétien essaie de garder dans son cœur toujours allumée la flamme de la foi et de l’amour.

             Il se prépare chaque jour à la rencontre. Et quand sonne l’heure de la rencontre, c’est l’heure de l’amour jusqu’au bout. Amen

Abbé Roger Tshimanga

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