Méditation pour la semaine du 13 au 20 octobre 2020

L’ÉVANGILE DU DIMANCHE 11 OCTOBRE ET MÉDITATION PROPOSÉE PAR KRISTELL JUVEN

Vingt-huitième Dimanche du Temps ordinaire, dimanche 11 octobre, Matthieu 22, 1-14

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux pharisiens,
et il leur dit en paraboles :
    « Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
    Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
    Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
‘Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.’
    Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
    les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
    Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
    Alors il dit à ses serviteurs :
‘Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
    Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.’
    Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.
    Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
    Il lui dit :
‘Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?’
L’autre garda le silence.
    Alors le roi dit aux serviteurs :
‘Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.’

    Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Kristell JUVEN nous partage ces quelques lignes :

Le dernier paragraphe… comment dire ?

Alors comme ça, celui qui n’a pas de vêtements de noces, il se fait jeter et pas qu’un peu ! Peut-être qu’il n’avait pas d’argent pour bien s’habiller ou qu’il n’a pas eu le temps de se changer. C’est vrai, après tout ça avait l’air urgent cette affaire de noces, pas beaucoup le temps de dire ouf pour ceux que l’on est venu chercher sur le tard…

C’est un peu comme celui qui n’a reçu qu’un talent, il ne fait rien de mal, il le planque et il le rend tel que. Pas d’embrouilles. Et là pareil, même punition, dehors dans les ténèbres !

Mais quel est ce Roi ? Un despote capricieux et vindicatif ?

Bon, essayons de voir les choses un peu différemment…

Il y a une noce, et pas n’importe laquelle, c’est celle du prince. C’est le genre d’endroit où tout le monde veut être, enfin en principe…

On connaît le marié. Qui est la mariée ? La parabole ne le dit pas. A priori, si je me souviens bien, le marié c’est le Christ et la mariée l’Église, bref nous autres. Passons sur cette affaire de genre (le marié = Jésus, la mariée = l’Église), qui m’a toujours laissée un peu perplexe, pour retenir l’essentiel : nous avons un rendez-vous d’amour avec le Christ, avec notre Dieu. Dans cette noce, nous pouvons être à la fois la mariée mais aussi les invités, mais aussi ceux qu’on va chercher à la dernière minute. Ce qui est bien avec les paraboles c’est que l’on peut s’identifier aux différents personnages en fonction de là où nous en sommes dans notre vie, dans notre relation à Dieu.

Parfois nous nous en allons à notre champ plutôt que d’aller au festin. Le champ ce sont nos préoccupations matérielles, nos soucis, nos tâches d’ici-bas. C’est bien légitime, mais le risque c’est de se faire envahir par ces préoccupations et de rater le rendez-vous d’amour.

Parfois nous allons à notre commerce, on peut se laisser tenter par le profit ou le pouvoir dans les affaires de ce monde. Là aussi, l’enfermement nous guette.

Parfois même, parce que nous sommes blessés ou pour d’autres raisons, humaines au demeurant, nous refusons ou méprisons violemment l’invitation d’amour de notre Dieu.

Mais cet amour est infini et débordant, il ne peut pas rester caché, ils doit se répandre, vite, alors Dieu, le « roi », va chercher d’autres convives, « les mauvais comme les bons », en réalité toute l’humanité, à égale dignité comme dirait notre Pape François.

Donc au final, et un peu en dernière minute, la salle de noces est pleine. Et puis, il y a cette histoire de vêtement de noce…
Nous sommes dans la salle, nous faisons partie de l’Église, nous nous rendons aussi dans l’église pour célébrer… mais qu’en est-il de notre cœur ? Est-il préparé ? Préparé à accueillir cet amour infini de Dieu ? Peut-être que nous sommes encore trop préoccupés, trop égoïstes, trop vindicatifs, trop englués dans notre quotidien, trop dans notre « vêtement de tous les jours ». Alors ce n’est peut-être pas Dieu qui nous jette mais nous qui nous éjectons de nous-mêmes, dans les ténèbres… Nous passons à côté de quelque chose qui nous est vital : l’amour, source de vie, de sens à notre vie, … quel dommage ! Mais convenons-en, préparer notre cœur n’est pas chose facile. Plus qu’une riche parure à porter, il s’agit plutôt d’un dépouillement manifestement. C’est un chemin étroit, un chemin d’éternité, peut-être qu’il faut toute une vie pour y parvenir…

Pour reprendre un chant de Taizé :

« Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d’accueillir ton amour »

La très belle 1ère lecture de ce dimanche (Isaïe 25, 6-10a) parle aussi de ce festin, sur la montagne, préparé par le Seigneur de l’univers pour tous les peuples. Là  « il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. 
Est-ce que nous nous laissons consoler, sauver, aimer par notre Dieu ? Est-ce que nous cherchons à aimer à notre tour, nos frères en humanité ?
Dans l’une des deux prières finales de cette magnifique encyclique du Pape François « Tous frères », on peut entrevoir ce festin de Dieu…

Seigneur et Père de l’humanité,
toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité,
insuffle en nos cœurs un esprit fraternel.
Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix.
Aide-nous à créer des sociétés plus saines
et un monde plus digne,
sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres.
Que notre cœur s’ouvre
à tous les peuples et nations de la terre,
pour reconnaître le bien et la beauté
que tu as semés en chacun
pour forger des liens d’unité, des projets communs,
des espérances partagées. Amen !

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