Évangile selon Saint Matthieu 25, 14-30
33ème Dimanche A (Mt 25,14-30)
Homélie : L’heure du bilan de la Bonne Nouvelle
Vous voulez que nous essayions de méditer cette parabole en sachant bien qu’elle est écrite pour nous-mêmes et non pour les financiers de tout poil. Que nous apprend-elle ?

La folle confiance du Maître : Le Maître, bien sûr, c’est Dieu. Or que fait-il ? Oui, c’est vrai, sur la terre des hommes, il y a un vide immense : l’absence de Dieu. Dieu fait confiance à l’homme. Il lui confie la terre à gérer. Il confie à des pauvres hommes le soin de répandre la Bonne Nouvelle proclamée par son Fils.
L’homme est mis au pied du mur, il devient responsable du monde, et de la Rédemption. Ce ne sont pas des millions d’euros à gérer que Dieu a confiés à l’homme, c’est tellement davantage, c’est ce qu’il a de plus cher, c’est le Royaume de son Fils, le Royaume de l’amour, le Royaume où doit s’opérer la divinisation de toute l’humanité. Sommes-nous capables de faire l’inventaire de nos qualités, de nos dons ou de nos charismes ? Pouvons-nous reconnaître et citer vingt qualités sur les deux cents que chacun de nous possède ? Comment des chrétiens peuvent-ils penser que Dieu, en les créant, a fait d’eux des minables.
Qu’avons-nous fait du royaume ? Qu’avons-nous fait de notre Baptême qui nous engageait à servir le Christ ? De notre Confirmation , qui nous donnait la force de l’Esprit pour travailler à la moisson du Seigneur ? Qu’avons-nous fait de notre Mariage qui nous donnait la force de révéler au monde l’amour fou de Dieu ?
En fait, ce que Dieu a reproché au 3ème serviteur, c’est moins l’argent qu’il n’a pas gagné, c’est le fait qu’il a eu peur de Dieu, et qu’il n’a pas eu confiance dans son Maître. Dieu fait confiance mais nous ne lui renvoyons pas l’ascenseur. Dommage, car c’est cette confiance en Dieu qui fonde notre confiance en nous-mêmes et nous donne l’audace en utilisant nos talents. C’est elle qui fonde aussi notre confiance dans nos frères et nos sœurs, les hommes et les femmes , et dans leurs capacités immenses de conversion. Amen.
Abbé Roger Tshimanga